Brain

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 Ce qui nous parle, me semble-t-il, c'est toujours l'événement, l'insolite, l'extra-ordinaire. Les trains ne se mettent à exister que lorsqu'ils déraillent, et plus il y a de voyageurs morts, plus les trains existent; les avions n'accèdent à l'existence que lorsqu'ils sont détournés; les voitures ont pour unique destin de percuter les platanes: cinquante-deux week-ends par an, cinquante-deux bilans: tant de morts et tant mieux pour l'information si les chiffres ne cessent d'augmenter ! Il faut qu'il y ait derrière l'événement un scandale, une fissure, un danger, comme si la vie ne devait se révéler qu'à travers le spectaculaire, comme si le parlant, le significatif était toujours anormal: cataclysmes naturels ou bouleversements historiques, conflits sociaux, scandales politiques...
Je conçois que quand aux informations ont nous rappelle  qu'il neige et que c'est beau, c'est chiant. Mais au final les journaux parlent de tout, sauf du journalier. Les journaux m'ennuient, ils ne m'apprennent rien; ce qu'ils racontent ne me concerne pas, ne m'interroge pas et ne répond pas davantage aux questions que je pose ou que je voudrais poser. bref.
L'infra-ordinaire est un style photographique qui retiens mon attention ces derniers jours, on ne peut pas mieux le décrire que par son nom.
(ça claque en plus, on dirait un super pouvoir)
Quelques exemples:
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     Dans leur recherche irrépressible de l'efficacité, les hommes ont inventé l'agenda. Dans le temps, les choses ne se passaient pas ainsi.
On savait qu'il fallait labourer ou moissonner en fonction du cycle de la nature. Un artisan potier fabriquait en fonction de la demande, il n'y avait pas besoin de planifier.
        Aujourd'hui tout a changé. Il faut sans cesse produire plus, ce qui génère des excédents dont nous ne savons que faire. Avec toutes les dérives de la société de consommation (j'en reparlerai plus tard)
Alors on remplit son agenda de plein de choses, parfois importantes, parfois non. D'où stress et énervement, en raison de plannings surchargés . Pour peu qu'en plus de sa vie professionnelle on ait un loisir assez prenant, ca devient de la folie!
Le résultat se voit facilement : des gens qui courent en permanence, et qui se retrouvent au bout de quelques années dans la salle d'attente d'un médecin, d'un psy ou autres.
 Faut respirer merde.
J 'ai souvent l'impression que les êtres humains sont des fourmis. Je les vois courir, s'agiter ici et la. Je pense qu'ils ne savent pas pourquoi ils courent. Ils sont pris dans le mouvement. Dans la fourmilière, celui qui ne court pas est montré du doigt (ou plutôt de l'antenne).
Mais il existe une autre race de fourmis différentes. Ces fourmis la sont capables de passer une heure en terrasse d'un café. De rester quelques minutes à écouter le chant des oiseaux. De s'émerveiller devant le rire d'un enfant dans la rue, même si on est en retard. D'inventer des machines improbables.
Parfois ces fourmis atypiques se rencontrent. Elles en profitent pour échanger des combines afin de déjouer les pièges des fourmis travailleuses qui veulent les faire rentrer dans le rang.
 

Le vrai talent d'un photographe ne se résume pas seulement à trouver un beau paysage ou un beau visage et de l'immortalisé, il doit se tenir prêt à tout moment si une image intéressante se présente. 
La série de photos qui suit en est un bon exemple

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